Quelles sont les différentes étapes du jeûne ?
Lorsqu'il est confronté à la privation de nourriture, le corps humain franchit différentes étapes :
- Après 24h de jeûne, les réserves de glucose du foie et des muscles sont épuisées.
- Pour remplacer le glucose manquant, le corps fabrique ensuite une substance équivalente grâce aux protéines et aux lipides. Cette transformation a lieu dans le foie, elle produit des corps cétoniques, qui servent de principal carburant au cerveau et au corps.
- Puis pendant les 10 jours qui suivent, l'organisme s'attaque à ses réserves protéiques, issues principalement des muscles. C'est en effet pour cela qu'un jeûne prolongé peut entrainer des dégats musculaires, et donc cardiaques.
Les 3 premiers jours de jeûne sont les plus difficiles car le corps apprend à vivre de ses réserves : cette période constitue la désinfection (le corps élimine les toxines). Elle est accompagnée d'une crise protéique avec une fonte de la masse musculaire, et d'une crise d'acidose.
Durant la crise d'acidose, le patient est amené à ressentir une sensation de faiblesse, et peut être victime de nausées ou de migraines. Selon les médecins, cette crise est essentielle dans le processus de guérison : en effet, les douleurs s'accentuent fortement pendant 24h. Puis la douleur cesse, et l'état des patients s'améliore. La crise d'acidose correspond aux 3 jours nécessaires au corps pour trouver un nouveau mode de fonctionnement.
Après la crise, le corps retrouve un nouvel équilibre. Le patient doit pratiquer des exercices physiques, on lui prodigue des massages, et il doit effectuer des lavements intestinaux. Le but est de stimuler les organes d'élimination (reins, foie, poumons) afin de permettre au corps d'éliminer les dechets du métabolisme.
Comment expliquer l'amélioration de l'état général observée ?
Lorsque l'organisme déclenche l'alerte, un bouleversement hormonal et neuro-endocrinien se produit : les hormones mobilisent alors les réserves du corps. Elles ont par ailleurs un effet anti-inflammatoire.
Ce sont ces mécanismes d'autorégulation qui entrainent les effets thérapeutiques. Ainsi, certains paramètres du corps s'améliorent : on peut remarquer une diminution de la glycémie, du cholestérol, des triglycérides et de l'insuline.
Les dépenses énergétiques diminuent elles aussi peu à peu. Tout se met à ralentir : la respiration, le rythme cardiaque, et la pression artérielle. Le système digestif est également au repos. Toute la vitalité non utilisée est alors transférée au nettoyage du corps. Les organes du corps se reposent et se régénèrent.
Il semblerait que le stress soit le point central de cette méthode. En effet, le stress est une réaction d'adaptation à un changement d'environnement, ici la privation de nourriture. Cet effet de stress va permettre de relancer les mécanismes de sanogénèse et d'autorégulation, qui restent d'habitude passifs à cause de notre mode de vie. Mais les chercheurs ne parviennent toujours pas à déterminer précisément comment se mettent en route ces mécanismes.